LICE contribue aux discussions existantes sur la dimension de la recherche dans le processus artistique et sur les aspects créatifs de la recherche académique. D’abord, en se concentrant sur une étape du processus théâtral en partie invisible, elle souhaite donner accès à l’ensemble de sensations, idées et révélations non reproductibles qui émergent au cours des répétitions improvisées. En cela, la notion de « corps extatique » devient moteur, puisque cet état dépasse les exigences esthétiques et narratives d’un spectacle donné. En revanche, il offre un moyen d’accès, pour les artistes, les chercheurs et le public, à une connaissance complexe et fascinante sur la place du corps dans le théâtre. Ensuite, le projet propose différentes formes d’interaction possibles entre les images et les aspects performatifs du processus théâtral. Par sa présentation sous la forme d’une installation audiovisuelle, cette recherche sur le corps n’est pas transformée en traces mémorielles figées dans le temps, mais elle est réactivée par le biais de différents supports artistiques. Au sein de l’installation, les images obtiennent simultanément le rôle d’un document ayant une valeur archivistique et le rôle d’un objet d’art porteur d’une valeur esthétique. LICE vise ainsi à mettre en lumière un aspect essentiel du processus artistique et à contribuer à la recherche en cours en proposant des formes de collaboration entre artistes et chercheurs et de nouvelles manières de transmettre l’expérience de la recherche au public académique et artistique.